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Charles Baudelaire, Correspondances

24.04.2018

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

II est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.

 

Widerhallende Rufe

Natur ist Tempel, seine Säulen leben,
manchmal tönen sie in fremden Zungen.
Bist in den Wald der Zeichen du gedrungen,
werden sanfte Augen dich umschweben.

Wie langes Widerhallen ferne Lieder
in dunkle Abgrundtriften weinen,
wo Nacht und Urlicht ineinanderscheinen,
spiegeln sich Düfte, Farben, Klänge wider.

Wie Fleisch der Kinder hauchen frische Quellen,
Duft oboenweich, wie Wiesensäfte,
andre wieder, morsch, im Siegesschwellen,

blühen aus im Andrang dunkler Kräfte,
wie Bernstein, Moschus, Harz und Weihrauchblasen,
sie bannen Geist und Sinne in Ekstasen.

 

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