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Paul Verlaine, Colloque sentimental

02.03.2016

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l’heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l’on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.

- Te souvient-il de notre extase ancienne ?
- Pourquoi voulez-vous donc qu’il m’en souvienne ?

- Ton coeur bat-il toujours à mon seul nom ?
Toujours vois-tu mon âme en rêve? – Non.

Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! – C’est possible.

- Qu’il était bleu, le ciel, et grand, l’espoir !
- L’espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.

 

Empfindsames Gespräch

In des alten Parks Einsamkeit und Schnee
zwei Gestalten, jedes trug sein Weh.

Die Augen erloschen, die Lippen weich,
ihre Worte sind dem Winde gleich.

In des alten Parks Schnee und Einsamkeit
zwei Schatten rufen die Vergangenheit.

„Weißt du noch, wie wir in Küssen starben?“
„Was rührst du mir an alten Narben?“

„Sticht noch mein Name in das Herz dir ein?
Sucht meine Seele dich noch heim im Traume?“ – „Nein.“

„Ach, die Tage hoben uns in Wonnen leicht,
da wir flogen Mund an Mund dahin!“ – „Vielleicht.“

„Ach, des Himmels Blau, der Hoffnung grüne Macht!“
„Die Hoffnung wurde grau in sterneloser Nacht.“

So gingen sie dahin durch unfruchtbares Kraut,
und in die Nacht verklang der Seele Laut.

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