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Francis Jammes, Le Bon Chien

26.06.2019

Toi, lasse en ton printemps de n’avoir pas aimé,
Gamine au doux profil de vierge du Corrège.
Tu pleures la saison des amandiers en neige
Et les lilas légers du pâle mois de mai.

Ô fillette ! Jamais un ami n’a fermé
Sur toi, petit oiseau, ses deux bras comme un piège ?…
Viens, viens : je te dirai des mots très doux… que sais-je ?…
Je te dirai mes vers tristes, l’esprit calmé.

Allons-nous-en bien loin, bien loin, petite vierge ;
Allons-nous-en là-bas, tu sais… près de la berge
D’où, sur l’eau toute bleue, on voit courir le vent ;

Et plus tard nous aurons, aux fougères d’automne,
Sur le coteau fané, si triste quand il tonne,
Une petite hutte avec un chien devant.

 

Der gute Hund

In deinem Frühling müde, bliebst ja ungeküßt,
Madonnenantlitz aus Correggios Träumen.
Du weinst im ersten Schnee von Mandelbäumen,
im bleichen Monde Mai, der leicht wie Lilien ist.

O Mädchen, fing denn kein Geliebter je mit List
dich Vögelchen im Netz der Finger aus den Bäumen?
Komm her, ich sag dir Worte, süße … soll ich säumen?
Ich singe Verse dir aus stillem Grunde trist.

Wir wollen ferne wandeln, fern, du reines Kind,
dorthin, du weißt, wo schroff die Ufer sind,
wo blauem Weiher biegt der Wind das Rohr.

Und später haben wir im herbstlichen Kraut
auf welkem Hang, so traurig unterm Donnerlaut,
eine kleine Hütte mit einem Hund davor.

 

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