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Paul Verlaine, L’amour par terre

04.05.2018

Aus: Fêtes galantes

Le vent de l’autre nuit a jeté bas l’Amour
Qui, dans le coin le plus mystérieux du parc,
Souriait en bandant malignement son arc,
Et dont l’aspect nous fit tant songer tout un jour !

Le vent de l’autre nuit l’a jeté bas ! Le marbre
Au souffle du matin tournoie, épars. C’est triste
De voir le piédestal, où le nom de l’artiste
Se lit péniblement parmi l’ombre d’un arbre,

Oh ! c’est triste de voir debout le piédestal
Tout seul ! Et des pensers mélancoliques vont
Et viennent dans mon rêve où le chagrin profond
Évoque un avenir solitaire et fatal.

Oh ! c’est triste ! – Et toi-même, est-ce pas ! es touchée
D’un si dolent tableau, bien que ton oeil frivole
S’amuse au papillon de pourpre et d’or qui vole
Au-dessus des débris dont l’allée est jonchée.

 

Amor auf dem Boden

Der Nachtwind hat Amor jüngst zu Fall gebracht,
dort wo im Dämmerlicht des Parks er stand,
wo listig er den Bogen eingespannt,
darüber haben lang wir nachgedacht.

Der Nachtwind brachte ihn zu Fall! Der Staub
des Marmors ward vom Morgenhauch zerstreut,
traurig ragt der Sockel, kaum ein Deut
vom Künstlernamen, Schatten wirft das Laub.

O wie traurig, zu sehen, wie der Sockel nackt
dort steht, im Traume wandeln hin und her
mich trübe Geister an, der Gram so schwer
malt mir die Zukunft einsam und vertrackt.

O wie traurig! Und auch dich ergreift
das Bild des Jammers, blickst du Unhold
auch dem Falter nach, der Purpur und Gold
über den Unrat der Alleen schleift.

 

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