Skip to content

Francis Jammes, Le soleil faisait luire l’eau

31.05.2019

Le soleil faisait luire l’eau du puits dans le verre.
Les pierres de la ferme étaient cassées et vieilles,
et les montagnes bleues avaient des lignes douces
comme l’humidité qui luisait dans la mousse.
La rivière était noire et les racines d’arbres
étaient noires et tordues sur les bords qu’elle râpe.
On fauchait au soleil où les herbes bougeaient,
et le chien, timide et pauvre, par devoir aboyait.
La vie existait. Un paysan disait de gros mots
à une mendiante volant des haricots.
Les morceaux de forêt étaient des pierres noires.
Il sortait des jardins l’odeur tiède des poires.
La terre était pareille aux faucheuses de foin.
La cloche de l’église toussait au loin.
Et le ciel était bleu et blanc, et, dans la paille,
on entendait se taire le vol lourd des cailles.

 

Die Sonne ließ das Brunnenwasser im Glase blitzen.
Die Steine des Gehöfts waren brüchig und zerschlissen,
die Ränder der blauen Berge verliefen weich
der Feuchte, die in Moosen schimmert, gleich.
Der Fluß war dunkel, dunkel, was den Strünken entragt,
Wurzeln, über die Ufer gekrümmt, die er zernagt.
Man mähte in der Sonne, wo sich die Gräser wellen,
und der Hund, scheu und mager, hatte zu bellen.
Das Leben war da. Ein Bauer machte grobe Laute
gegen ein Bettelweib, das Bohnen klaute.
Die Stümpfe aus dem Wald waren dunkler Bruch.
Aus Gärten drang von Birnen warm ein Wohlgeruch.
Die Erde glich den Frauen, die mähen mußten.
In der Ferne hörte man Kirchenglocken husten.
Der Himmel war blau und blank, im Stroh vernahm
man, der Wachteln dumpfes Flattern wurde lahm.

 

Comments are closed.

Top