Maurice Scève, Sur le Printemps, que les Aloses montent
Sur le Printemps, que les Aloses montent,
Ma Dame, et moi sautons dans le bateau,
Où les pêcheurs entre eux leur prise comptent,
Et une en prend : qui, sentant l’air nouveau,
Tant se débat, qu’en fin se sauve en l’eau,
Dont ma Maîtresse et pleure, et se tourmente.
Cesse, lui dis-je : il faut que je lamente
L’heur du Poisson, que n’as su attraper,
Car il est hors de prison véhémente,
Où de tes mains ne peux onc échapper.
Im Frühling, da die Fische aufwärts eilen,
Madame und ich, wie steigen in ein Boot,
und als die Fischer ihren Fang verteilen,
da greift sie einen: der dünkt sich schon verschont
und zappelt, rettet sich dort, wo er wohnt,
die Herrin aber weint und will verzagen.
Halt inne, sag ich; sollte ich nicht klagen
um dieses Fisches Glück, von dir zu springen,
er durfte aus der Leidensgruft sich wagen,
wo gnadenlos mich deine Hände zwingen.