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Paul Verlaine, Après trois ans

17.10.2019

Aus: Poèmes saturniens

Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu’éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle.

Rien n’a changé. J’ai tout revu : l’humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin…
Le jet d’eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.

Les roses comme avant palpitent ; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
Chaque alouette qui va et vient m’est connue.

Même j’ai retrouvé debout la Velléda,
Dont le plâtre s’écaille au bout de l’avenue,
Grêle, parmi l’odeur fade du réséda.

 

Drei Jahre später

Ich hörte noch der schmalen Pforte Wimmern
und ging im kleinen Garten für mich hin,
den eine frühe Sonne sanft beschien,
auf jede Blüte malend feuchtes Schimmern.

Alles wie einst. Da ist die kleine Laube wieder
unter wildem Wein, Korbstühle stehn im Rund …
Immer murmelt Wasserstrahles Silbermund,
immer seufzt die alte Espe Klagelieder.

Die Rosen zittern wie vor Zeiten. Und auch
die hohen stolzen Lilien wiegt ein Hauch.
Ich kenne alle Lerchen, wie sie eilen, weilen.

Da ist sogar die Statue der Veleda,
Gipsglimmer bröckeln, streuen auf die Zeilen,
dürr ist sie, fader Duft umweht sie von Reseda.

 

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