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Paul Verlaine, Un soir d’octobre

13.10.2019

Aus: Premiers vers

L’automne et le soleil couchant ! Je suis heureux !
Du sang sur de la pourriture !
L’incendie au zénith ! La mort dans la nature !
L’eau stagnante, l’homme fiévreux !

Oh ! c’est bien là ton heure et ta saison, poète
Au cœur vide d’illusions,
Et que rongent les dents de rats des passions,
Quel bon miroir, et quelle fête !

Que d’autres, des pédants, des niais ou des fous,
Admirent le printemps et l’aube,
Ces deux pucelles-là, plus roses que leur robe ;

Moi, je t’aime, âpre automne, et te préfère à tous
Les minois d’innocentes, d’anges,
Courtisane cruelle aux prunelles étranges.

 

Ein Abend im Oktober

Herbst und dämmerndes Licht! Und mir das Glück!
Blut auf den Blättern, die verderben!
Flammen im Zenit! Und alles ist Sterben!
Wässrige Fäulnis, der Menschen flackernder Blick!

Oh, schön sind deine hohen Stunden! Es läßt
der Dichter ab von holden Sagen,
und wie an den Idolen Ratten nagen,
welch schönes Traumbild, welch ein Fest!

Mögen andre, Versfuchser, stumpf und geistig-leer,
Frühling und Morgenrot durch Reime kürzen,
die alten Jungfern, Backen röter als die Schürzen,

ich liebe dich, du bittrer Herbst, verehre mehr
als Engelspuppen unter keuschen Hüllen
dich grausame Geliebte mit den Stern-Pupillen.

 

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