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Rainer Maria Rilke, Ces ouvriers de la pluie

11.05.2017

Ébauches et Fragments

Ces ouvriers de la pluie, ces lourds nuages, voici
que le soir les rend à de célestes vacances ;
un délire d’inutilité les a pris
et leur bord congédié ose des transparences.

Ils imitent nonchalamment montagnes et îles,
et proposent des caps lumineux aux naufrages du regard.
Et combien, devant la lune, plus tard
deviendront féminins leurs profiles.

Autour d’eux pâlissent ces profondeurs qui tantôt
devront contenir les mondes innombrables.
Une amie qui mal se surveille dit: Beau,
et se ferme sur l’inénarrable.

 

Diese Handwerker des Regens, jene Wolkenmassen,
seht, der Abend lädt sie zum Urlaub im Himmel ein;
sie ergriff der Rausch, alles unberührt zu lassen;
und ihr aufgelöster Rand wagt es, durchsichtig zu sein.

Sie formen Berge und Inseln im freien Spiele,
und entwerfen dem Schiffbruch des Blickes leuchtende Küsten.
Und später, vor dem Mond, wie an Büsten
von Frauen zeigen sie die Profile.

Rings um sie verblassen die Tiefen zwar,
und doch müssen sie die zahllosen Welten enthalten.
Einer Freundin entschlüpft der Ausruf „Wunderbar!“,
und sie verstummt vor dem ewig Ungestalten.

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