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Rainer Maria Rilke, Les Quatrains Valaisans XXIX

24.12.2016

Vent qui prend ce pays comme l’artisan
qui, depuis toujous, connaît sa matière;
en la trouvant, toute chaude, il sait comment faire,
et il s’exalte en travaillant.

Nul n’arrêterait son élan magnifique; nul
ne saurait s’opposer à cette fougueuse audace -,
et c’est encor lui qui, prenant un énorme recul,
tend à son oeuvre le clair miroir de l’espace.

 

Wind, der dies Land anfaßt wie ein Töpfer,
der seit je seinen Lehm zu formen weiß;
und warm ihn formend wird ihm selber heiß,
diesem schweifenden Schöpfer.

Nichts setzt seinem Wunderatem Grenzen;
nichts je dem kühn brausenden Schwall,
schon nimmt er Schwung, um zu ergänzen
seinem Werk den klaren Spiegel für das All.

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