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Francis Jammes, Les dimanches

06.06.2019

Les dimanches, les bois sont aux vêpres.
Dansera-t-on sous les hêtres ?
Je ne sais… Qu’est-ce que je sais ?
Une feuille tombe de la croisée…
C’est tout ce que je sais…

L’église. On chante. Une poule.
La paysanne a chanté, c’est la fête.
Le vent dans l’azur se roule.
Dansera-t-on sous les hêtres ?
Je ne sais pas. Je ne sais.

Mon cœur est triste et doux.
Dansera-t-on sous les hêtres ?
Mais tu sais bien que, les dimanches, les bois sont aux vêpres.

Penser cela, est-ce être poète ?
Je ne sais pas. Qu’est-ce que je sais ?
Est-ce que je vis ? Est-ce que je rêve ?

Oh ! ce soleil et ce bon, doux, triste chien…
Et la petite paysanne
à qui j’ai dit : vous chantez bien…

Dansera-t-elle sous les hêtres ?
Je voudrais être, voudrais être
celui qui lentement laisse tomber,
comme un arbre ses baies,
sa tristesse pareille, sa tristesse
pareille aux bois qui sont aux vêpres.

 

Sonntags

Sonntags singen die Wälder Vesperlieder.
Tanzen unter den Buchen wir wieder?
Ich weiß nicht … Was istʼs denn, das ich weiß?
Ein Blatt fällt auf das Fenster hernieder …
Das ist alles, was ich weiß …

Die Kirche. Gesang. Eine Henne.
Die Bäuerin sang zum Fest ihre Lieder.
Der Wind fegt über des Himmels Tenne.
Tanzen unter den Buchen wir wieder?
Ich weiß nicht. Weiß es nicht.

Mein Herz ist traurig und weich.
Tanzen wir unter den Buchen wieder?
Du weißt doch, sonntags singen die Wälder Vesperlieder.

Heißt so zu fühlen ein Dichter sein?
Ich weiß nicht. Was istʼs denn, das ich weiß?
Lebe ich? Bin ich des Traumes Schein?

O, die Sonne und der Hund, so gut, sanft und allein …
Und die kleine Bauersfrau,
der ich sagte: Sie singen so fein …

Tanzt sie unter den Buchen wieder?
Wär ich bloß, wäre ich wie der,
dem allmählich hernieder-
fällt wie dem Busch die Beeren
die Traurigkeit, Traurigkeit,
die wie Wälder singt ihre Vesperlieder.

 

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