Paul Verlaine, Seigneur, c’est trop
Aus: Sagesse
Seigneur, c’est trop! Vraiment je n’ose. Aimer qui? Vous?
Oh! non! Je tremble et n’ose… Oh! vous aimer, je n’ose,
Je ne veux pas je suis indigne. Vous, la Rose
Immense des purs vents de l’Amour, ô Vous, tous
Les coeurs des Saints, ô Vous qui fûtes le Jaloux
D’Israël, Vous, la chaste abeille qui se pose
Sur la seule fleur d’une innocence mi-close,
Quoi, moi, moi pouvoir vous aimer! Êtes-vous fous?
Père, Fils, Esprit? Moi, ce pécheur-ci, ce lâche,
Ce superbe, qui fait le mal comme sa tâche
Et n’a dans tous ses sens, odorat, toucher, goût,
Vue, ouïe, et dans tout son être – hélas! dans tout
Son espoir et dans tout son remords que l’extase
D’une caresse où seul le seul vieil Adam s’embrase?
Herr, es ist zu viel! Ich wag es nicht. Wen lieben? Dich?
O, nein! Ich zittre, wag es nicht … vor dir stehn im Feuer,
ich, dein unwert, wag es nicht. Dich, Rose, ungeheuer,
von reinem Liebeshauch umweht, lieben Dich,
der Heiligen Herzen alle, der Du den Zorn gezückt
auf Israel, Du, keusche Biene, die sich läßt nur nieder
auf der Blume, welcher Unschuld schließt die Lider,
wie, mir, mir wär Kraft, zu lieben dich. Bist Du verrückt?
Vater, Sohn, Geist? Ich, dieser Sünder, der niedrige,
vermessene, der zur Pflicht sich macht das Widrige
und hat in allen Sinnen sein, Riechen, Tasten, Schmecken,
Sehen, Hören, im ganzen Wesen, im Hochrecken
der Hoffnung, in aller Pein, nichts als Ekstasen
eines Kosens für des alten Adam altes Rasen?