Rainer Maria Rilke, Les Fenêtres II
Tu me proposes, fenêtre étrange, d’attendre;
déjà presque bouge ton rideau beige.
Devrais-je, ô fenêtre, à ton invite me rendre?
Ou me défendre, fenêtre? Qui attendrais-je?
Ne suis-je intact, avec cette vie qui écoute,
avec ce coeur tout plein que la perte complete,
avec cette route qui passe devant, et le doute
que tu puisses donner ce trop dont le rêve m’arrête?
Du verhältst mir, seltsames Fenster, die Schritte,
als hätte dein perlgrauer Vorhang gezittert.
Sollte ich, o Fenster, mich beugen deiner Bitte?
Oder mich wehren, Fenster? Hab ichʼs gewittert?
Bin heil ich, und dies Leben, das ich nur hörend wage,
dies Herz, das überquellend sich ins Leere spannt,
diese Schritte, die vorbei nur eilen, und nun die Frage,
ob du mir öffnest dieses Übermaß, an das der Traum mich bannt?