Skip to content

Philippe Jaccottet, Agrigente

08.08.2018

Un peu plus haut que cette place aux rares cibles, nous cherchons l’escalier d’où la mer est visible, ou du moins le serait si le temps était clair.

Nous avons voyagé pour la douceur de l’air, pour l’oubli de la mort, pour la
Toison dorée…

Malgré le chemin fait, nous restons à l’orée, et ce n’est pas ces mots hâtifs qu’il nous faudrait, ni cet oubli, lui-même oublié tôt après…

Il commence à pleuvoir.
On a changé d’année.
Tu vois bien qu’aux regrets notre âme est
condamnée : il faut, même en
Sicile, accepter sur nos mains les mille épines de la pluie… jusqu’à demain.

 

Agrigent

Ein wenig höher als der Platz, wohin sich kaum jemand verirrt, suchen wir die Treppe, von der aus das Meer zu sehen ist, an schönen Tagen jedenfalls.

Wir sind gereist wegen der Süße der Luft, um den Tod zu vergessen, wegen des Goldenen Vlieses …

Der Weg liegt hinter uns, und wir blieben doch an seinem Saum zurück, und es bedürfte nicht dieser übereilten Worte, nicht dieses Vergessens, das bald ebenfalls vergessen sein wird …

Es fängt an zu regnen.
Ein neues Jahr hat begonnen.
Du erkennst genau, dass unsere Seele zur Reue verdammt ist: Wir müssen, selbst in Sizilien, die tausend Stachel des Regens auf unserer Hand erdulden … bis morgen.

 

Comments are closed.

Top